Tabernacle de l’église de Bassens
Dès l’origine du projet, il avait paru nécessaire que le tabernacle qui serait au centre du chœur de l’Église de Bassens établisse le lien entre la tente de l’ancienne Alliance et le lieu où sont abrités les signes de la nouvelle Alliance, pain et vin, corps et sang du Christ. C’est ainsi, qu’à la demande de Raymond Mirande, j’ai cherché à marier dans la structure, les éléments évoquant la tente des hommes de l’Ancien Testament et ceux qui seraient en harmonie avec l’architecture romane en les dynamisant par une écriture contemporaine.
Pour les six panneaux, j’ai utilisé dans un premier temps le repoussé et la ciselure sur argent, le matériau que je travaille habituellement. Mais n’obtenant pas l’effet de matière que je souhaitais, j’ai abandonné ces pièces-là et j’ai choisi de modeler chaque paroi, peut-être par une instinctive référence aux images bibliques de la glaise façonnée par le créateur… Moulage et fonte en bronze ont permis d’obtenir des reliefs forts, brutaux ici, souples là , adoucis jusqu’au poli ailleurs. J’ai joué de ces contrastes pour évoquer le manque par le creux, les tourments et l’aridité de l’attente par la zébrure et la rugosité, et a contrario, les envolées traduisent le jaillissement, le lisse la sérénité, le bombé la plénitude de l’accomplissement.
Par ailleurs, j’ai voulu qu’il y ait continuité dans les évocations et que les thèmes soient, comme dans les Evangiles, les moments d’un même cheminement de la vie à la mort et de la mort à la vie éternelle.
Pour rendre plus lisible chaque panneau à ceux qui le souhaitent, je cite l’évangéliste auquel j’ai emprunté les paroles qui m’ont guidé ; je n’ai aucune compétence à les commenter. J’indique juste quels éléments m’ont touché et quelle démarche j’ai suivi ici ou là pour exprimer ce que je lisais, sentais et comprenais dans la simplicité de mon cœur.