Les techniques de l’orfèvrerie

Jusqu’au XVIII° siècle, le travail de l’orfèvrerie se fait manuellement, puis se mécanise peu à peu (tour à repousser, presse à emboutir, …) et s’adapte aux évolutions industrielles du XIX° et XX° siècles (galvanoplastie, machines automatiques, …).

Pourtant aujourd’hui encore on réalise à la main dans les ateliers traditionnels certaines pièces d’orfèvrerie avec les mêmes gestes ancestraux et les mêmes outils.

L’orfèvre travaille sur du métal fourni par les fondeurs affineurs, il se présente sous différentes formes : planches, fils, tubes, barres, etc. Ce métal est au titre légal.

Le travail se fait toujours à froid.

– La rétreinte : cela consiste pour l’orfèvre à mettre en forme une feuille de métal en la martelant sur un tas ou une bigorne à l’aide de marteaux et de maillets.

– Le recuit : plusieurs fois au cours de la rétreinte il faudra chauffer le métal à haute température pour lui redonner sa malléabilité.

– Le planage : avec des marteaux de formes diverses, le planeur descend et dresse les fonds de plats.

– Le repoussé : consiste à forcer le métal avec un outil en acier pour épouser la forme d’un mandrin de bois ou d’acier.

Ostensoir Mise en Cire
Mise en Cire

– La fonte à cire perdue : après le moulage d’une pièce, on injecte de la cire dans le moule pour réaliser autant de cires que de pièces à reproduire. Ces différentes pièces seront mises dans un cylindre de plâtre. Une fois celui-ci chauffé et la cire partie, on injecte le métal en fusion et l’on obtient autant de pièces que de cires.

– L’estampage : à l’aide d’un poinçon et d’une matrice on imprime le métal sous une presse.

– La soudure : assemblage des différentes patries d’une pièce par l’apport d’une brasure inférieure au point de fusion de l’argent, qui est de 960°. Les brasures employées fondent à différents degrés : de 810 à 840° pour les plus fortes, 710 à 750° pour les plus faibles.

La ciselure
La ciselure

– La ciselure : on repousse le métal suivant le motif du décor, à l’aide d’un marteau et de ciselets de formes diverses.

– La gravure : on enlève du métal avec des burins et des échoppes suivant le dessin choisi.

– La finition : se fait à l’aide d’abrasifs de plus en plus fins, le polissage au touret avec des disques de coton et des pâtes à polir, l’avivage avec des disques de flanelle et des pâtes plus fines.

L’argent est le métal le plus ductile et le plus malléable de tous les métaux après l’or.

Les belles pièces d’orfèvrerie demandant de nombreuses heures de travail ont toujours été faites en argent massif, au titre légal de :

  • 925/1000ème pour les premier titre
  • 800/1000ème pour le second titre

Ces pièces sont reconnaissables à leurs poinçons :

  • Celui du fabricant représenté par un losange avec à l’intérieur ses initiales et un signe distinctif au centre. Le logo que vous pouvez voir en bas de chaque page représente le poinçon de Roland Daraspe.
  • Celui de la Garantie est apposé par le service des douanes, après contrôle du titre. Le poiçon du premier titre pour l’argent est une tête de minerve.

Le poinçon du fabricant est carré.

L’aspect extérieur ressemble à l’argent massif. Le métal de base peut être du laiton, du cuivre, de l’étain, du zamac, du maillechort (nickel-zinc-cuivre), etc.

L’argenture se fait par électrolyse et le dépôt d’argent varie de 20 à 60 microns, voire plus pour un bon plaquage. Un micron est 1/1000ème de millimètre.

Les différentes parties d’une pièce argentée sont par exemple constituées de laiton pour le corps principal et souvent d’étain pour le bec, les pieds, le couvercle ou les poignées. La brasure est faite à basse fusion avec de l’étain (plus ou moins 180°). Cette brasure n’a en aucun cas la résistance d’une brasure à l’argent.